L’A45 solution miracle ? Voici ce qui nous attend !

 

Extraits du bulletin publié par le collectif du Somport qui montrent ce qui nous attend puisque chez eux, l'infrastructure contre laquelle ce collectif se bat a été réalisée en partie ; nous pouvons ainsi profiter de leur expérience pour répondre à ceux qui se plaindront des nuisances de l’A45 – si elle se fait – " vous ne pouvez pas dire que vous ne saviez pas ! "

 

Le tunnel est construit et aura coûté 600 MF pour un devis initial de 370 MF.

Comme avant chaque nouveau projet, les promoteurs font miroiter tous les bénéfices qu'il sera possible d'en tirer : dans la vallée d'Aspe, une belle et bonne route (quasiment pour leur usage personnel avec quand même un peu de passage) et ... le désenclavement, et surtout les fameuses retombées économiques. On ne savait pas trop bien lesquelles, mais l'on avait fêté tout cela. Il va sans dire que les méfiants, les opposants qui osaient parler de la dramatique situation alpine, de l'asphyxie des vallées par le camionnage en fort développement étaient mal jugés : des écolos passéistes agissant contre l'emploi. Si les Alpins n'avaient pas su tirer parti de la situation, les Aspois sauraient le faire.

Et puis surtout, il y avait la manne du 1% paysage et développement, 1% du montant des travaux, présenté comme un cadeau de l'Etat, jusqu'alors réservé aux autoroutes et aux aéroports. Avec cette masse de fric, on allait en faire des choses et créer des emplois !

Mais pas de chance. Les travaux commencent au tunnel. Déception : les emplois recrutés pour le percement se limiteront à ... 2 : un gardien et un conducteur de camions.

Pas de chance. Les déviations décidées sans concertation sont présentées aux Aspois et provoquent la colère des commerçants et des agriculteurs.

Mais ces élus gardent l'espoir et espèrent calmer les mécontents avec le 1% mythique et polyvalent.

Nouvelle grosse déception : ils n'avaient pas compris que cet argent devait financer en priorité des projets compensant les nuisances engendrées par l'aménagement routier. Tiens ! messieurs les élus favorables au tunnel, il y aurait donc des inconvénients ? alors pourquoi avoir déclaré que la nouvelle voie n'engendrerait pas de nuisances et n'apporterait que des avantages ? ("Paroles, paroles, paroles...")

Autre déconvenue : il fallait que les communes participent financièrement et intellectuellement à ce 1%. Mission impossible : financièrement : ils n'avaient pas d'argent. Pas plus que de projets collectifs.

Mais ces élus éclairés gardent le moral. On vous le dit, il y en aura des emplois pour faire fonctionner le tunnel : agents de sécurité, pompiers, gendarmes, élèves pour remplir les écoles, ... l'Eldorado quoi !

Déception encore. La brigade de la haute vallée est dissoute, la gendarmerie fermée. Les gendarmes seront installés à 55 km du tunnel !!! Colère, protestation des élus, démission du conseil municipal d'Urdos.

Mais les belles histoires ont une fin. Les Aspois de tous bords savent qu’on leur a menti. Que faire ? Comment les élus peuvent-ils se prémunir contre leur courroux ? Alors naît l’idée géniale politique : faisons endosser la faute par quelqu’un d’autre. Ce sera l’Etat le coupable. Boycottons l’inauguration en prétextant que les aménagements routiers menant à ce tunnel ne sont pas finis. C’est contre le manque de financement et la lenteur des travaux qu’ils entendent protester et le processus inéluctable de la mise en place d’un couloir à camions ; lentement mais sûrement n’est pas leur problème.