LES FAUX ARGUMENTS

Récemment, l'équipe dirigeante de la Chambre de commerce et d'Industrie de Saint Etienne a payé des pages publicitaires dans la presse locale. Cet appel au Président de la République était signé de plusieurs CCI, des dirigeants de l'ASSE et de l'OL ! Qu'apporterait l'A45 au football ?

Bien que nous soyons soutenus par quelques élus, nous n'avons pas les moyens financiers qui nous permettraient de rétablir la vérité par voie de presse. Toutefois, nous utilisons les sources suivantes, officielles, techniques pour démonter les mensonges utilisés dans cette pub. Récemment un parlementaire a, devant nous, qualifié cette pub de tissu d'inepties.

*NOS SOURCES :
- Contre expertise de la liaison intermodale Lyon – Saint Etienne, 1996 (cabinet ISIS)
- Etudes d’avant-projet sommaire – mai 2003 - Dossier d’enquête publique 2006

Si ce projet était vraiment indispensable à la région stéphanoise, les mensonges seraient inutiles.
Parmi les mensonges, on relève ce qui concerne la saturation de l’axe, l’insécurité, la pollution, le gain de temps qu’apporterait l’A45, le financement entièrement privé et le développement durable.
Nous affirmons que ce sont des mensonges car nous nous appuyons sur des sources objectives. (voir ci-dessus)

NOTRE ANALYSE

L’A47 serait saturée... Il faut relativiser la saturation qui, certes, se produit et gêne les usagers mais elle est ponctuelle : à des heures bien déterminées (matin et soir) et dans des lieux précis (Givors, Terrenoire). Il suffit de regarder ailleurs, pour se rendre compte que la saturation est générale aux approches des villes, le matin et le soir. Le problème n’est pas l’A47 mais le nombre trop important des déplacements individuels ; ceux-ci sont liés aux délocalisations des lieux d’activité.
Voir les sites officiels de l'Equipement dont : www.hyrondelle.com
comptages pour l’A47 –– les 2 points de comptage mettent en évidence que l’essentiel du trafic est local ; par conséquent, on peut en détourner une grande partie avec une offre attractive des transports collectifs, par ex un tramway régional dans la vallée du Gier, envisagé dans le PDU de 2000 et pour lequel Saint Etienne Métropole vient , semble-t-il, de décider de financer l'étude ; ce serait suffisant pour rendre le trafic plus fluide.
comptages pour la banlieue lyonnaise

Le taux d’accident est très élevé... Une carte du dossier d’Etudes d’Avant-Projet Sommaire de 2003 montre qu’entre 1996 et 2000, un seul tronçon de l’A47 (Rive de Gier – Givors) avait une moyenne d’accidents supérieure à la moyenne nationale mais que d’autres axes lyonnais étaient encore plus dangereux. Notons le taux élevé sur la RN88 après Saint Etienne.

La pollution !!! Si l’A45 était construite, elle apporterait un supplément de pollution qui coûterait 10 643 € par jour et entrainerait une surconsommation de carburant avec une production accrue de CO2 dont le coût a été estimé à 40 083 € par jour. De même pour lutter contre les nuisances sonores supplémentaires, il faudrait dépenser 16 500 € en protection. Qui paierait ? (chiffres extraits du dossier d’enquête publique).

Au lieu d’améliorer la qualité de vie des citoyens et des riverains de l'A47, l’A45 dégraderait assurément l’environnement de la région.

L’A45 raccourcirait la distance entre Lyon et Saint Etienne et ferait gagner du temps... Tel qu’il est, le projet ne relierait que les entrées de ville, soit La Fouillouse – Pierre Bénite (notons que l’A450 à Pierre-Bénite est déja bien chargée !) ; il faudrait donc ajouter les circulations urbaines, bien plus difficiles. Aucune économie de temps n’est donc réellement à attendre avec l’A45.
Alors que le TER relie les centres villes en 50 mn ; cette liaison peut êre améliorable sans les nuisances d’une deuxième autoroute.

Le financement exclusivement privé serait hautement probable... D’après la commission de l’audit financier de 2003, l’A45 ne serait pas rentable ; il faudrait envisager de subventionner le projet jusqu’à 65 % --> seulement 35 % par le privé ! Plus tard, le prix réel de sa construction dépassera certainement les 1,5 Md €. En 2020, la rentabilité de l’autoroute sera de plus, certainement diminuée à cause de l’inéluctable augmentation du prix des carburants.

L’A45 s’inscrit dans une démarche de développement durable...
(Développement durable = volet social + volet économique + volet environnemental)

Social : L’A45 est un projet anti social : avec le coût d’utilisation d’un véhicule personnel et les péages, un stéphanois dépenserait environ 800 € sur 20 jours ouvrables pour travailler à Lyon ; alors que par les transports collectifs, il ne paierait que 130 €.
Economie : L’A45 n’offre aucune garantie que l’économie stréphanoise serait revitalisée : l’avenir économique peut être dans les alternatives à la route et les énergies renouvelables ; on parle de croissance verte !
Environnement : Même avec des aménagements très coûteux pour la rendre moins nuisible, l’A45 ajouterait quand même des nuisances environnementales.

Localement, notre région serait très touchée par les emprises foncières qui stériliseraient 220 ha de terres agricoles (sur 350). L’arboriculture très présente dans les coteaux serait irrémédiablement amoindrie, entrainant un ralentissement de l’acitivité en zones rurales, une diminution des revenus agricoles directs et indirects et hélas des pertes d’emploi. Les paysages des coteaux, poumons verts de la vallée du Gier, seraient dégradés de manière irréversible. (Si on peut enlever une voie ferrée devenue inutile, il est très difficile et coûteux de faire disparaître le macadam d’une autoroute obsolète.)

A Saint Etienne même, la jonction avec l’A45 se ferait par le CD 3, en pleine ville.
Avec l’A45, la construction du COSE (Contournement Ouest de Saint Etienne) est prévue.
Ces 2 voies ajouteraient des nuisances et des coûts supplémentaires (qui en aurait la charge ?)

Enfin, la CCI de Saint Etienne attend du Président de la République qu’il courcircuite la procédure administrative et décide de lancer l’appel d’offres à concession. En aurait-il le droit ?

L’engagement du chef de l’Etat pour l’avenir des transports, nous semble-t-il, ne peut se faire qu’à travers des solutions d’avenir : avec des énergies et des modes alternatifs, qui respectent mieux l’environnement, qui luttent contre le réchauffement climatique et qui anticipent sur le remplacement des énergies fossiles. C’est la simple application de la notion de développement durable sur laquelle s’appuie le Grenelle de l’Environnement. Alors que les transports collectifs sont porteurs d'essor économique et de créations d'emplois !


Sauvegarde des Coteaux du Jarez